lundi 25 mai 2009

Les +

* - Ligne aguicheuse
* - Tarifs
* - Moteur vif et économe

Les --

* - Plastiques bas de gamme
* - Vitres arrière à entrebâillement
* - Manque de puissance sur route

Notre avis
12/20

* Design 14/20
* Habitabilité / Modularité 10/20
* Confort 11/20
* Agrément de conduite 12/20
* Rappot qualité prix: 15/20
Par Romain Bartoli (Turbo.fr)

Publié le Mardi 17 Mars 2009




Produite en Inde dans les usines Maruti, la Suzuki Alto n'a pourtant rien d'une mini-citadine low cost. En dépit d'un intérieur assez quelconque, cette nippone friponne convainc. Esthétiquement avec son air de bonbon acidulé, et mécaniquement grâce à un trois-cylindres aussi enjoué que frugal.

La clientèle impose, les constructeurs disposent et agissent en conséquence.
Suzuki Alto 1.0 68 ch
L'adage n'a sans doute jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui. A une heure où l'eco-bonus et la consommation sont de bien meilleurs arguments que les performances intrinsèques, seules les modèles peu énergivores ont le vent en poupe. Suzuki l'a bien compris avec cette 7ème génération d'Alto, mini-citadine qui joue dans le même registre que nos Renault Twingo 2 et Peugeot 107, et que l'on retrouvera très bientôt sous les traits de la Nissan Pixo, véritable copie-conforme.

Mais attention, cette nippone ment quelque peu sur ses origines. C'est en effet en Inde dans les usines Maruti que la nouvelle Alto est assemblée. Et quel plus bel écrin rêver pour essayer cette nouvelle métissée que Rome, capitale européenne des citadines… et des embouteillages !

La vie en rose !
Suzuki Alto 1.0 68 ch - Si vous aimez le rose, l'Alto est faite pour vous !
D'entrée de jeu, nous ne sommes pas déçus. C'est tout simplement dans un décor digne des productions bollywoodiennes que Suzuki nous accueille, avec une Alto kitchissime toute de rose vêtue ! Pour le fun, c'est super et Mesdames devraient sûrement apprécier, en revanche pour le gaillard que je suis, la surprise est moins agréable. Heureusement, trois autres couleurs seront disponibles au lancement : bleu électrique, marron terre ou vert.




Esthétiquement, l'Alto réussit un vrai tour de force : séduire tout en privilégiant la praticité. Si sa ligne et ses optiques tout en rondeurs lui confèrent la saveur d'un bonbon acidulé, elle parvient à offrir 5 portes et un espace habitable décent dans une longueur de seulement 3,50 m. Mais attention, seulement pour 4 personnes !

Suzuki Alto 1.0 68 ch - Le plastique dur du tableau de bord et l'absence d'une vraie boite à gants sont les principaux points faibles de cet intérieur.
Une fois à l'intérieur en revanche, le tableau est un peu moins rose. Si les rangements sont assez nombreux (on pense aux astucieux porte-bouteilles situés aux portes arrière), l'ensemble n'a rien de transcendant… comme d'ailleurs chez la plupart de ses concurrentes. Pour autant, si on regrette l'aspect bas de gamme des plastiques et l'absence de boîte à gants fermée, on note aussi quelques efforts stylistiques et surtout le soin apporté à la finition, assez correcte.

Hélas, l'Alto se distingue par deux défauts assez rédhibitoires : des vitres arrière de conception archaïque ne s'ouvrant que par entrebâillement (!) et un coffre réduit à sa plus simple expression. Seulement 129 l. en configuration normale et 774 l. une fois les dossiers arrière rabattus.

Veni Vedi Vici.... en ville
Suzuki Alto 1.0 68 ch - le bloc 3 cylindres essence à la norme Euro5 ne consomme que 4,4 l/100 km en cycle mixte pour un rejet de 103 g de CO2/km
Sous le capot, la Suzuki Alto troque le 4-cylindres 1.1 62 ch de la génération précédente pour un nouveau trois-cylindres 1.0 de 68 ch. Une architecture qui convient bien à la vocation ultra-urbaine de la nippone. Si ses performances demeurent modestes (14 s pour passer de 0 à 100 km/h), ce bloc séduit surtout par son agrément en ville.

Sans être le roi des démarrages, sa vivacité permet aux 855 kg de l'Alto de se faufiler sans trop de difficultés dans les via romaines, d'autant que la nippone profite de l'un des rayons de braquage les plus réduits du segment (4,5 mètres). Avec en prime la sonorité typique des 3 cylindres, aiguë et sportive. Amusant au début, plus fatiguant à la longue…

Sans surprise, les choses se gâtent lorsque se profile la périphérie. Franche et précise en ville, la direction assistée s'avère alors plus floue ; les suspensions ont plus de mal à absorber les aspérités de la route et le freinage manque de tranchant. Mais là encore, c'est le lot de ces modèles (presque) exclusivement destinés à la jungle urbaine.

Suzuki Alto 1.0 68 ch - Le coefficient de pénétration dans l'air (Cx) est de 0.30 sur ce modèle, une belle performance permettant de limiter les prises au vent et donc d'économiser du carburant.
Un point en revanche où l'Alto fait fort, c'est au niveau de sa sobriété, remarquable : 4,4 l/100 km en cycle mixte et rarement plus de 7 litres lors de notre escapade romaine. Les rapports démesurément longs de la boîte mécanique 5 rapports y sont sans doute pour beaucoup.

Même constat positif sur le plan des émissions de CO2 avec un petit regret : avec 103 g/km, l'Alto manque le super eco bonus de 1.000 euros pour 3 grammes seulement. Une cartographie moteur à peine modifiée aurait peut-être suffi. Et qui sait, l'intérêt pour ce mini sushi sauce curry eut-il sans doute été différent ?



Pas la surenchère low cost escomptée
Construite en Inde pour d'évidentes raisons financières, la Suzuki Alto n'a pourtant rien d'un modèle low cost. A 7.990 euros, son tarif de base est le même que "notre" Renault Twingo 2 dépouillée. Mais la nippone remporte la partie en n'oubliant pas, elle, la direction assistée ! Pour 1.000 euros de plus, la finition GL apparaît toutefois comme un choix plus cohérent, disposant entre autres du verrouillage centralisé, des lève-vitres électriques, d'un autoradio CD-MP3 ou encore des airbags latéraux.

A noter toutefois que la climatisation n'est proposée de série que sur la version automatique (10.880 € - 122 g/km CO2). Pour les autres il faudra débourser 890 euros.

Avec cette politique tarifaire plutôt agressive et une garantie de 3 ans (ou 100.000 km), Suzuki domine le triptyque de PSA / Toyota (107-C1-Aygo) et s'intègre dans la bonne moyenne des mini-citadines actuelles. Sans être pour autant révolutionnaire : si son regard peut générer un coup de foudre, son intérieur séduit moins et ses qualités motrices la confinent aux seuls trajets urbains. Mais pour peu que vous envisagiez d'envoyer votre vieille "titine" à la casse, l'Alto ne vous coûterait plus que 6.290 euros, toutes primes déduites ! Qui a dit que les voitures neuves était inaccessibles ?
Le hayon du coffre s’ouvre par l’intermédiaire d’une tirette au plancher côté conducteur ou bien avec la clé de contact. Agaçant tant qu’on a pas encore pris le pli. Le volume fait partie des plus chiches de la catégorie, avec 129 litres disponibles en 4 places. Au moins, il y a bien une roue de secours –galette- sous le plancher. Le volume passe à 774 litres banquette entièrement repliée. La modularité souffre de l’absence de la banquette repliable en deux parties –égales, puisque l’Alto est une stricte 4 places.




Si le comportement sur route ou en situation d’évitement en circulation urbaine est en progrès notable par rapport à la précédente génération (motricité, équilibre, mouvements de caisse, précision de la direction, …), il se situe tout juste dans le milieu du peloton des citadines, sans plus. Mieux que la Chevrolet Matiz (qui sera remplacé dans moins d'un an par la prometteuse Spark) ou les Daihatsu Cuore et Trevis, il reste en retrait de l’Aygo et ses cousines, de l’i10 ou de la Picanto, etc. Heureusement que l’Alto dispose de l’ABS, tuant dans l’œuf la tendance à l’instabilité sur certains freinages d’urgence. Distance d’arrêt et résistance à l’échauffement passables à moyen. L’ESP, installé sur nos voitures d’essai ne sera pas disponible en France au lancement. Sans être rédhibitoire, le confort de suspension ne figure pas non plus parmi les qualités marquantes de la petite Suzuki. Les amortisseurs sont assez vite dépassés en compression comme en détente sur mauvais revêtement. Précisons encore que l’essieu arrière rigide pénalise peu le confort, même pour les occupants de la banquette. Bref, une virée à la campagne peut s'envisager, sans tourner au supplice.
Avec une longueur de 3,50 m -comme la Chevrolet Matiz et la Kia Picanto-, la nouvelle Suzuki Alto est un peu plus grande que les triplées de PSA et Toyota fabriquées en Tchéquie (C1, 107, Aygo), mais plus courte que la Fiat Panda, Hyundai i10 et que certaines petites 3 portes comme la Renault Twingo ou la Ford Ka. Si le segment A (citadines de moins de 3,68 m de long) a progressé de 26 % en 2008, totalisant 175 000 immatriculations en France, il est de plus en plus encombré. La prochaine à l'investir sera la Nissan Pixo, conçue sur la base de ... l'Alto. Dans ce contexte, compte tenu de la force de frappe de Nissan en France, Suzuki ne pense pas dépasser 500 immatriculations en 2009. La commercialisation démarre début avril.
L’Alto se positionne en dessous de la Swift (15 000 exemplaires vendus en France en 2008, qui représente à elle seule plus de la moitié des ventes Suzuki) et du minispace Splash। La base de développement de l’Alto a très peu de points communs avec ces deux modèles. On ignore si le microbe de Suzuki reprend beaucoup d’éléments de précédente génération (la 7e génération depuis 1979), mais cela nous paraît peu probable compte tenu des progrès de la nouvelle dans la plupart des domaines. La constante majeure, c’est qu’elle est toujours proposée uniquement en carrosserie 5 portes. Le plus visible des changements d'une génération à l'autre, tient dans le réel effort à propos du style extérieur. Ses galbes que nous vous laissons apprécier sont le fruit d’une collaboration entre designers indiens et japonais.




A bord, l’ambiance n’est pas désagréable avec une planche de bord bien dessinée -malgré l’absence d’une boîte à gants fermée-, et si la qualité des matériaux reste basique, l’assemblage respire le sérieux. Le conducteur regrettera un volant insuffisamment vertical et l’absence de réglage en hauteur de son siège. La position de conduite nous a paru néanmoins satisfaisante, tout comme la visibilité alentour. Une qualité appréciable en circulation urbaine, au même titre que le diamètre de braquage réduit. L’habitabilité est tout à fait correcte pour le gabarit. A l’arrière, deux passagers jusqu’à 1,80 m pourront s’installer sans devoir prendre la position du lotus, ni baisser la tête. Ils apprécieront moins les vitres entrebaillantes à compas, façon Aygo.

Bientôt en vente Algerie


Un pur régal pour les yeux.


bientôt disponible chez nous .